De Melusine - Essays and Writings

Annett with ‘Lilith and Melusine’ 2022 Image ; Annett-Parish

Index :
1. Max Aubrun. Recette pour mitonner les images de Sally Annett
2a. Bruno Fouchereau et Sally Annett. De Melusine
English version
2b. Bruno Fouchereau et
Sally Annett. De Melusine
Version française

1. Recipe for the Melusine - Recette de la Mélusine
par Max Aubrun
Juillet 2022

« Dans les images de Sally… »

Lui : « Il y a les gestes… ! »
Elle : « mais pas seulement »
Lui : « les couleurs… ! »
Elle : « mais pas seulement »
Lui : « Il y a des citations qui nous rappellent quelques grands mouvements passés »
Elle : « mais alors assez anecdotiques » 
Lui : « il y a des envolées lyriques »
Elle : « mais pas seulement »
Lui : « des fonds prégnants de fauvistes »
Elle : « pas toujours » 
Lui : « il y a des paysages de temps en temps, des évocations fugaces de religions, quelques appels au paganisme. »
Elle : « mais pas seulement »
Lui : «…alors finalement qu'est-ce qu'il n'y a pas ? »
Elle : « Il n'y a pas d'ennui une seule seconde, l'ennui n'a pas de place dans les images de Saly …»

Recette pour mitonner les images de Sally Annett

D'ésotérisme, un  voile…
Commencer par se frotter aux  Arcanes du Tarot, c'est jouer les pontifex maximus, c'est affirmer une volonté d'occuper le palais des anciens rois de Rome et de se situer entre les humains et leur destin, comme si à chaque homme, à chaque femme une « lame » résumait un cheminement. Sally s'est frotté à ce monde il y a trente ans, et nous  présente, à la façon d'un levain, ce concentré de mondes intérieurs. Elle convoque des forces adoucies et donne un départ velouté à ce parcours ésotérique.

La Reine des Coupes.  Huiles, acryliques et glacis sur toile supportée.  (1994)
Le Mage  Huiles. Acryliques et glacis sur toile. (1995)

De symbolique, un soupçon
Confrontation des romains de l'Empire face à  la reine de la tribu celte des Icènes, la forêt de Boudicca, exhale les forces de la nature et régénère l'énergie spirituelle, comme dans un liquide amniotique. Ce souvenir d'appartenance rend compte de la dimension symbolique d'un récit premier plus légendaire que mythique.

Le mont Danesborough, ancien site de campement de Boudicca. Acryliques et glacis sur bois. ( 2007)
La grande roue (à filer). Huile sur toile. ( 2007)

Une épaisse moiteur de spiritualité, d'un Jean à l'autre et quelques serpents persifleurs à défau d'une Mélusine.
L'eau du baptême d'un John-le-Baptiste est à la fois purification, mort et… renaissance. La peau de serpent, d'une Mélusine, tel un ange déchu, se prépare  à recevoir la lumière. Cette lumière « … est le sourire du ciel qui procède de la joie des esprits célestes.[1] » Dans le bouddhisme et l’hindouisme, l’homme est prisonnier du cycle des morts et des renaissances, seule la lumière, l’illumination est libératrice, comme le chrétien renait de la lumière d'un Christ apocalyptique, selon la prédiction de l'autre Jean.

Merlin.  Huile et glacis sur toile (2016)
La mariée.  Huile et glacis sur toile (2017)
« Ne fais pas ça John »  Acrylique sur toile d'après Da Vinci. (2017)
Peintures de serpent - Covid Melusine 1 et 2 2020 - acrylique et vernis sur toile
Mélusine et Lilith (voilées)  Huile sur toile non soutenue et rideau de filet. (2022)

Saupoudrer une volonté de syncrétisme, et napper le tout d'un désir de partager l'inconnaissable.
Le lexicographe Antoine Furetière, au XVIIe siècle, dans une définition du Paganisme, préfigure l'Encyclopédie plus radicale et nuancée à la fois du Diderot des Bijoux indiscrets.
« Fausse Religion où on adoroit toute sorte d'idoles & de faux Dieux. Le monde a été longtemps aveuglé des erreurs du Paganisme. Les ténèbres du Paganisme. On adore dans le Paganisme des hommes, tels que Jupiter, Hercule, Bacchus ; des personnages phantastiques, comme la Victoire, la Renommée, la Fièvre ; des bestes, comme en Egypte les crocodiles, les chats ; & des choses inanimées,[2] comme des oignons… »

Deux cents ans plus tard Michelet  ésotériste distingué dispensera ses connaissances et commentera les dix manifestations de l'être absolu institués par la Kabbale[3] :
« les dix Esprits ineffables du Dieu vivant … » Au dessous de Kether (la couronne), la Séphire la plus élevée, s'étagent trois groupes : « La première triade est celle du monde divin, du monde métaphysique ; la deuxième appartient au monde intellectuel, et la troisième au monde naturel. 

Ainsi apparaît la série trinitaire que le Sépher[4] nomme le Nombre, le Nombrant et le Nombré.
Ou, la troisième Séphire de la seconde triade, soit la sixième des Séphiroth, c'est la Beauté, c'est Tiphéreth. »

Les quatre arbres séphirothiques comme un clin d'œil au roman d’Umberto Eco Le Pendule de Foucault, déclinent leur légo d'atomium  bruxellois, la cuisine de Sally est inspirante, parce que Sally est inspirée :
« …la profanation continue de la planète, est au cœur de mon travail » nous dit-elle.

Max Aubrun, conservateur honoraire des Musées de Chauvigny

La salle de l'eau - table des échantillons et des cartes
La salle de l'eau = échantillons d'eau et cartes, sur le mur ; Gauche : Gravure - La carte verte 2018 dans le cadre des 'Systèmes de philosophie - Mur(papier)s de l'esprit'. L'homme vert - Acrylique sur toile.  (2021)
Bras droit - Acrylique sur toile Riverennes. (2021) 
Le pont à Civaux (2021)
Escalade. Civaux (2021)

[Peintures de paysages du projet Femmes et eau - avec l'artiste irlandaise Ruth Le Gear. Peintures d'Annett, recherches et échantillons, colllaboration entre Le Gear et Annett, Sculptures et remèdes Le Gear. (2021)]et bocaux d'échantillons (2022)

« Chambre à coucher Split Tail »  Huile sur toile non soutenue et rideau de filet. (2022)

Split Tail Chambre et Voile - Annett 2022


Appendix
[1]   Marsile Ficin

[2]  Dictionnaire universel de Furetière, 1690

[3]  Ces notes résument une conférence faite au Groupe indépendant d'études ésotériques le 29 janvier 1890 éditée sous le titre : L'ésoterisme dans l'art Émile Michelet Paris 1890, p.6.

[4]  Attribué par la tradition juive au patriarche Abraham, le Sefer Yetsirah, ou Livre de la Création, fait figure de référence dans l’enseignement de la kabbale. Ce texte relate la formation du monde au moyen des lettres de l’alphabet hébraïque et de leurs différentes combinaisons.


Annett in Les Bains-Douches
Above : Melusine and her daughter
Below : Four Ladders in the Garden of Roses

2.a. Bruno Fouchereau et Sally Annett. De Melusine

De Mélusine…

Texte de Sally Annett et Bruno Fouchereau
De ses sœurs, de leur mère et de leurs représentations passées et actives.

Une œuvre exposée en mouvement, établissant des interactivités aux intersections de la culture, de l’anthropologie, de l’histoire, de la poésie, de la musique et de la pensée mystique. Un objet multimédia potentiellement surréel, aux racines du territoire de la Vienne, comme matrice d’un imaginaire universel et européen, et souhaité comme un acte psycho-magique libérateur et révélateur de richesses.

L'exposition et le programme d'événements « De Melusine » sont issu d’un concept pensé par l’artiste européenne Sally Annett. « De Mélusine » propose un cheminement à travers la peinture, des performanceset des œuvres multimédias. « De Mélusine »  met en œuvre un « Imaginal[1] » dont le support est constitué des archétypes trop occultés du féminin sacré. Archétypes actifs dans le légendaire et la mytho-histoire de Mélusine, l’extraordinaire fée du Poitou écrite par Jean d’Arras en 1392. Pour Sally Annett, comme pour d’autres mythologues, Les récits, populaires et savants, qui s’attachent à cette fée mettent en scène la trahison, la gloire, la fortune, la couronne royale de Jérusalem, et portent la trace mémorielle de l’effacement de la représentation féminine du divin dans la pensée mystique et religieuse des traditions « Abrahamiques ». Représentations féminines du divin source de merveilles oubliées. Dans ce processus créatif, d’autres figures historiques féminines qui ont frappées fortement la mémoire et l’imaginaire collectif régional s’agrégeront, comme Aliéonor d’Aquitaine, sainte Radegonde… Ce concept artistique nourri du légendaire et du mythologique, de l’histoire et de la mytho-histoire, s’est d’ores et déjà inscrit concrètement en une série d’actes qui le « contextualisent ». Depuis 2020, un processus créatif avec le patrimoine naturel du territoire régional, véritable acte « psycho-magique » sur les rivières de la région de Vienne, a été réalisé en plusieurs étapes. C’est l’un des objets/installations de l’exposition actuelle qui vise à rappeler la dimension de l’archétype des « fluides » et des « eaux » composante primordiale de l’entité « Mélusine ».

Le travail de Sally Annett est soutenu par celui d'Estrella, Candries, Perkins, Loubrieu et Quinn par le biais de la sculpture, du travail paysager spécifique en divers sites de la région, de la musique et de la performance.

L'intérêt de Sally Annett pour le féminin divin a commencé très tôt dans sa vie d’artiste. A son origine il y-a une réaction à l'occultation et la diabolisation du féminin sacré et divin dans les représentations mythologiques et mystiques d’essence abrahamique. Une occultation que l’archéologie biblique connait bien et qui prend sa source principale, pour le tronçon des civilisations issues de l’élan civilisateur des religions dites du « Livre », dans la « réforme » des textes bibliques attribuée à « Esdras le Scribe[2] » (en hébreu :עזרא, Ezra). Une occultation et une diabolisation radicalisée, de siècles en siècles, par les structures patriarcales et cléricales dominantes. Son premier grand projet d'art public a débuté alors qu'elle était enceinte de son premier enfant, en 1993. Soutenu par l'Arts Council England, son travail intitulé « The Atavist Tarot »(Foulsham/MacMillan) a été présenté dans son intégralité à la Milton Keynes Gallery en 1998 et publié en 2003, elle était alors mère de trois enfants. Cette œuvre a été à l’origine d'une exploration transculturelle et mytho-historique du féminin sacré. Deux tableaux de la série de cette période sont présentés dans l’exposition à Chauvigny. Il s’agit des œuvres intitulée : « La Reine des Coupes » et « Le Mage ». Depuis cette expérience débuté en 1993, Sally Annett s’est engagée dans un travail à l'intersection de l'art, de la science, de la pratique religieuse et mystique, notamment à travers l’alphabet hébraïque, l’arbre des séphiroth, la kabbale…

Elle passe au crible les différentes racines des représentations plastiques et visuelles qui nourrissent l’imaginaire idéologique structurant du champ politique et social. Elle met en image et réinterpréte cette matière iconographie et ses discours, pour révéler l'aliénation du « Pouvoir Féminin » en général mais aussi dans sa dimension mystérieuse et surréelle, et œuvre à le libérer. L’artiste redécouvre ainsi, par un effet de miroir et d’analogie, ce en quoi cette aliénation du féminin sacré est profondément active aujourd’hui, en nos mœurs collectives et mondiales qui sont une agression terrifiante de notre environnement naturel, pure folie pratiquée par nos sociétés consuméristes. Une agression, vue comme une véritable mise à mort ultime du Féminin sacré, et évoquée par l’artiste dans son œuvre picturale où il s’agit de représenter la « mère nature », source primordiale du vivant. Les thèmes de la santé des femmes, de la linguistique, de la sémiotique, du pouvoir, des relations entre les sexes et de la crise climatique sont devenus, aujourd’hui, les principaux pôlesde sa pratique artistique. Parmi les projets actuels menés parallèlement à « De Melusine », citons « The Scarlet Women » (première et deuxième parties) mené en partenariat avec l'historienne et universitaire Manon Hedenborg White; citons aussi le travail en cours avec Le « Gear » sur l'eau.

Les peintures et les gravures présentées ici retracent 30 ans de réflexion et de création nées de ce processus de repérage de motifs suggérant des liens avec l'icône de la femme, dans des contextes réels, littéraires, fantastiques ou folkloriques.

Chacune des peintures propose une allégorie d’éléments extrait de récits de la légende de Mélusine : fille, mère, reine, épouse, protectrice, monstre, sorcière de grande beauté, toujours liée à la trahison et à la malédiction et à leur impact sur le monde qui nous entoure. Mais les possibilités d'interprétation sont beaucoup plus larges.

L'exposition comprend principalement des images peintes et imprimées, avec l'inclusion de textes. Les images les plus graphiques sont voilées ou recouvertes d'un rideau, comme l'était la Mélusine lors de sa journée hebdomadaire de réclusion. Les visiteurs sont encouragés à jeter un coup d'œil derrière les rideaux, engageant en privé, un dialogue par le cheminement du regard intime.

À propos de l’Imaginal de Mélusine :

Fondamentalement, Mélusine est un esprit de l'eau, une gardienne de l'eau douce, des puits… Il est donc possible de lier cet imaginaire à ce qui relie mystiquement les lettres hébraïques Aleph (א) et Aeïn (ע), les grandes eaux mères de la vie… les cieux… Mélusine pourrait être aussi mise en analogie avec Tamar ou Zipporah, Houldah et Esther, et les 7 prophétesses de la bible… Mais aussi avec la Shekinah de la tradition mystique judéo-chrétienne, allégorie des principes messianisme et de la prophétie, fluctuant de révélations en occultations. Ainsi, on peut regarder la réclusion du samedi pour un bain rituel, pratiquée par Mélusine et décrite dans le récit de jean d’Arras, comme le fait que cette entité fantastique féminine suivait la tradition hébraïque du rituel féminin de la « mikveh » (mensuel) et du « Shabbat » (hebdomadaire). Bain rituel au centre du mystère et du secret des récits légendaires écrits au 14e siècle et repris en maintes oeuvres poétiques et romanesques, qui est aussi présent en divers textes préfigurants la « Mélusine » du 14e siècle, tant au 11e qu’au 13e siècle.  

Les recherches d'Annett l'ont amenée aussi à étudier les alphabets les plus anciens de l'histoire (bien plus récents dans le temps que les mythes et légendes qu'ils véhiculent), les langues phénicienne et proto-cananéenne qui sont devenues l'hébreu, le grec, le latin et par la suite les principales langues d'Europe et des Amériques. Depuis le 14e siècle, les récits nommant Mélusine voyagent largement à travers le monde et se sont insinués en bien des légendaires pré-existants par le phénomène de « contagion mythologique ». Mélusine, depuis la version de Jean d’Arras, écrite à la demande du Duc de Berry estdevenue familière au public européen, elle a traversé les mers jusqu'aux Amériques, dès le 15ème siècle, avec les marins et les pirates anglais, français, espagnols et portugais, ainsi que les communautés juives persécutées qui ont également fui l'Europe et la terreur de l'Inquisition. Ils ont établi des sociétés discrètes dans le bassin amazonien et la spiritualité et les légendes européenne se sont agrégées aux légendes des populations indigènes, qui étaient également à la merci de l'Inquisition et qui avaient leurs propres dieux surnaturels ou élémentaires, serpentins et féminins. Il n'y a pas de chronologie précise, mais plutôt une réapparition et une connexion continue d'histoires féminines plus anciennes et d'histoires oubliées qui se rejoignent et se séparent au gré des échanges culturels autour de la planète. Ces histoires mettent en évidence le sentiment d'exclusion, de persécution et de trahison et sont chéries par les diasporas et les populations en mutation. C'est une histoire qui résonne dans le cœur de beaucoup.

2B. Of Melusine...
Thoughts and Text by Sally Annett and Bruno Fouchereau
Of her sisters, their mother and their past and present representations.

A motile, temporal work, establishing connections at the intersections of culture, anthropology, history, poetry, music and mystical thought. A mytho-poetic, multimedia project, rooted in the territory of the Vienne, as a matrix of a universal and European imaginary; a psycho-magical act of liberation and revelation of wealth.

The exhibition and the program of events "De Melusine" are based on a concept conceived by the European artist Sally Annett. "De Melusine" offers a journey through painting, performance and multimedia works. It implements an "Imaginal",(1) based in archetypes, hidden in the ordinary, the exoteric and occult stories of the sacred feminine. It explores Archetypes active in the legend and the mytho-history of Melusine, the extraordinary fairytale of Poitou written by Jean d'Arras in 1392. For Sally Annett, as for other mythologists, the tales, (popular and academic), attached to this fairy tale of treachery, glory, fortune and the royal crown of Jerusalem, expose the traces of the erasure of the feminine representation of the divine in the mystical and religious thought from the "Abrahamic" traditions. Memories of feminine representations of the divine source of forgotten wonders. In this creative process, other historical female figures who have strongly affected the the collective imagination of the region are added, such as Alleonor of Aquitaine and Saint Radegonde...

The concept, nourished by the legendary and the allegorical, by history and mytho-history, has already been concretely inscribed in a series of acts that "contextualize" it. Alongside the paintings, since 2020, a creative process in collaboration with Ruth Le Gear, within the natural heritage of the regional territory; has created a series of real "psycho-magical" act on the rivers of the Vienne region. These elements of the current exhibition, aim to recall the dimension of the archetype of "fluids" and "waters" primordial component of the entity "Melusine", but also to raise an awareness of environmental damage.

Annett's work is supported by collaboration with Estrella, Candries, Perkins, Loubrieu and Quinn through sculpture, site-specific landscape work in various locations in the region, music and performance.
Annett's interest in the divine feminine is embedded early in her life as an artist. It began as a reaction to the occultation and demonization of the sacred and divine feminine in mythological and mystical representations of Abrahamic figures. An occlusion that the biblical archaeology is familiar with and that takes as its main source, (describing its history as a civilizing impulse of the religion), known as, "The Book". In the "reform" of the biblical texts now attributed to "Ezra the Scribe" (in Hebrew: עזרא, Ezra) (2). It has become a radicalized distortion or perversion, mistranslated though centuries, languages and cultures and promoted by the dominant patriarchal and clerical structures.

Annett’s first major public art project, ‘Atavist (Interloper)’, began while she was pregnant with her first child, in 1993. Supported by Arts Council England, her work entitled "The Atavist Tarot" (Foulsham/MacMillan) was presented in its entirety at the Milton Keynes Gallery in1998 and published in 2003, by which time she was the mother of three children. This work was the beginning of a cross-cultural and mytho-historical exploration of the sacred feminine from an arts and science perspective. Two paintings from the series from this period are presented in the exhibition in Chauvigny. These are the works entitled: "The Queen of Cups" and "The Magus". Subsequently Annett has engaged in work at the intersection of art, science, religious and mystical practice, particularly through the Phoenician and Hebrew alphabets, the tree of the sephiroth, the Kabbalah...

She sifts through the different roots of the linguistic, plastic and visual representations that feed the ideological imagination structuring the political and social field. She uses and reinterprets this iconographic material to reveal the alienation of the "Feminine Power" in mysterious and surreal dimension, and works to liberate it. The artist thus rediscovers, through a mirror effect and analogy, how this continual and often subliminal alienation of the sacred feminine remains deeply active today, in our collective and global cultures which often demonstrate a terrifying aggression towards our natural environment. The pure madness practiced by our consumerist societies. An aggression; a real and ultimate killing of the sacred feminine, mourned and evoked by the artist. In her pictorial work she raises the idea of the representation of "mother nature", as the primordial source of the living. The themes of women's health, linguistics, semiotics, power, gender relations and the climate crisis have become the main focus of her artistic practice. Current projects alongside "De Melusine" include "The Scarlet Women" (parts one and two) in partnership with historian and academic Manon Hedenborg White, and ongoing work with Le Gear on water.

The paintings and prints presented here span 30 years of reflection and creation born of this process of identifying motifs that suggest connections to the icon of women in real, literary, fantasy, and folkloric contexts. Each proposes an allegory of elements taken from stories of the legend of Melusina: daughter, mother, queen, wife, protector, monster, witch of great beauty, always linked to betrayal and curse and their impact on the world around us. But the possibilities of interpretation are much wider. The exhibition consists primarily of painted and printed images, with the inclusion of text. The more graphic images are veiled or covered with a curtain, as was the Melusine on her weekly day of seclusion. Visitors are encouraged to peek behind the curtains, privately engaging in a dialogue through the path of intimate gaze.

Melusine's Imaginal:
Basically, Melusine is a water spirit, a guardian of fresh water, of wells... It is therefore possible to link this mythology to the mystical connections within the Hebrew letters Aleph (א) and Aeïn (ע); the great mother waters of life... the heavens... Melusine could also be analogous with Eve, Lilith, Tamar or Zipporah, Houldah and Esther, and the 7 prophetesses of the Bible. Additionally with the Shekinah of the Judeo-Christian mystical traditions; the allegory of messianic principles and prophecy, fluctuating from revelations to occlusion and even possession. Thus, we can look at the Saturday reclusion as a ritual bathing, practiced by Melusine and described in the story of John of Arras. Suggesting that this fantastic entity followed the Hebrew tradition of the female ritual of the "mikveh" (monthly) and the "Shabbat" (weekly). This ritual bath is at the center of the mystery and secrecy of the legendary stories written in the 14th century and taken up in many poetic and novelistic works, but which is also already present in various texts prefiguring the "Melusine" of the 14th century, both in the 11th and 13th centuries. 

Annett's research has also led her to study the oldest alphabets in history (much more recent in time than the myths and legends they convey), the Phoenician and proto-Canaanite languages that became Hebrew, Greek, Latin, and subsequently the main languages of Europe and the Americas. Since the 14th century, stories naming Melusina have traveled widely throughout the world and have crept into many pre-existing legends through the phenomenon of "mythological contagion”. The version of the Melsuine narrative created by Jean d'Arras, written at the request of the Duke of Berry, became familiar to the European public, crossing the seas to the Americas, as early as the 15th century, with English, French, Spanish and Portuguese sailors and pirates. As well as travelling with persecuted Jewish communities who also fled Europe and the terror of the Inquisition. They established discrete societies in the Amazon basin and European spirituality and legends were added to the legends of the indigenous populations, who were also at the mercy of the Inquisition and who had their own supernatural or elemental, serpentine and feminine gods. There is no precise chronology, but rather a continuous reappearance and connection of older and forgotten female stories that come together and separate as cultural exchanges around the planet. These stories highlight the sense of exclusion, persecution and betrayal and are cherished by diasporas and changing populations. It is a story that resonates in the hearts of many.

References

1 This notion is a conceptual creation due to the French philosopher Henry Corbin, whose work is essential for comparative hermeneutics. In the face of the defiance that modern Western philosophy has shown towards the imagination, the neologism "imaginal" carries, on the contrary, a philosophical exaltation of the image. This exaltation opens to the symbolic knowledge of the reality of archetypes.

2   Ezra (Hebrew: עזרא, Ezra), or Ezra, is a character in the book of Ezra and the book of Nehemiah, which are part of the Hebrew Bible. He is from the tribe of Levi and a descendant of Aaron. This Jewish priest and scribe led about 5,000 Judean exiles from Babylon to Jerusalem in 459 BC.


[1] Cette notion est une création conceptuelle due au philosophe français Henry Corbin, dont les travaux sont essentiels pour l'herméneutique comparée. Face à la défiance que la philosophie occidentale moderne a manifestée par rapport à l'imagination, le néologisme « imaginal » porte, au contraire, une exaltation philosophique de l'image. Cette exaltation ouvre à la connaissance symbolique de la réalité des archétypes.

[2] Esdras (en hébreu : עזרא, Ezra), ou Ezra, est un personnage du livre d'Esdras et du livre de Néhémie, qui font partie de la Bible hébraïque. Il est issu de la tribu de Lévi et descend d'Aaron. Ce prêtre et scribe juif a mené environ 5 000 exilés Judéens de Babylone à Jérusalem en 459 av. J.-C.

3A Sally ANNETTADDITIONAL THOUGHTS
The exhibition and programme of events entitled ‘De Melusine’ offers a reflection, through painting and multi-media works, on the archetype of the Melusine, whom is in turn a representation of the divine feminine and divine mother betrayed. This theme is expanded and contextualized by the relation of this archetype to the natural world and more specifically since 2020, the rivers of the Vienne region of France.  Annett’s work is supported by that of Estrella, Candries, Perkins, Loubrieu and Quinn through sculpture, site specific landscape work, music and performance.

The paintings and prints shown here trace 30 years of imaginal thinking and making born out of this process of spotting patterns suggest links to the icon of the female, in real-world, literary and fantasy or folkloric contexts.
Each of the paintings depicts an element of ‘the Melusine’ legend; as daughter, mother, queen, bride, protectress, monster, sorceress and great beauty, always linked with betrayal and a curse and their impact on the world around us. But the interpretative possibilities are much broader.
The exhibition comprises mainly painted and printed images with the inclusion of text. The more graphic images are veiled or curtained, as was the Melusine in her weekly day of seclusion and visitors are encouraged to peep behind the curtains, engaging privately in a visual dialogue with each.

Fundamentally Melusine is a water spirit, a guardian of fresh water, of wells, of Aleph, the great mother waters of life. She could be Tamar or Zipporah from the Abrahamic faiths or could be the missing Shekinah from Judaism. Her Saturday seclusion suggests that Melusine was following the Hebrew tradition of observing the Shabbat.  Annett’s research has led her to study the oldest alphabets in recorded history (much more recent in time than the myths and legends they promote); the Phoenician and proto-Canaanite languages which have become Hebrew, Greek, Latin and subsequently the main languages of Europe and the Americas. The Melusine stories travel widely around the world in early Modern history, and just after Jean D’Arras’s version became familiar to European audiences, it seems to journey across the seas to the Americas in the 15C, with English, French, Spanish and Portuguese sailors and pirates, along with the persecuted Jewish and Muslim communities who also fled Europe and the terror of the Inquisition. They established discreet societies in the amazon basin and deities and myths co-mingled with the legends of the indigenous people, who were also at the mercy of the Inquisition and who had their own serpentine and feminine supernatural or elemental gods. There is no clear timeline, rather a continual re-emergence and connectivity of older, feminine stories and forgotten histories which cleave together and apart as cultural exchange flows around the planet. The stories highlight the sense of othering and persecution as well as betrayal and are cherished by diasporas and populations in flux. It is a story which echoes in the hearts of many, and is even embraced by Disney in its constant remakes of The Little Mermaid by Hans Christian Anderson.

The French Melusine.

The Melusine herself is the French representation of the much older, Indo-European serpent goddesses who become/becomes Eve, Medusa, the Nagas, Echidna, Morgen, Lorelei, Naiads, Potamides, Roman Camenae, Nymphs, Lilith, Mami Waters, Orxia, Wadjet, Dryads and Nymphs, La mullata de Cordoba, Delphine and Drakaina, Nix and Yara (just to name a few of the global personifications). Melusine is the mythopoetic version of this concept of an ancient female deity betrayed and cursed.
Located in the Poitou Charente region of western France, her legacy also extends into Brittany, Ireland and The British Isles as well as Luxembourg and Germany where she become the little mermaid – Ariel (perhaps Euryale one of the three gorgon sisters). There are plentiful examples through history and across religious and political waters.
Her story is tragic. It first appears in its French form in Jean D’Arras’s legend of her life and history The Romans of Partenay or of Lusignen: Otherwise known as the Tale of Melusine

(1382-94). She is born to the fairy Pressyne and her father is Elynus (king of Scotland) in the time of the Crusades and is one of three sisters. A trinity of women, such as the muses, the gorgons and the fates.
Her mother (as with most fairy/human relationships) marries a mortal man but with a pre-nuptial/magical contract which, requires a condition that he does not come near her when she is either birthing or bathing her babies. Overcome by emotion Elynus bursts in and breaks the contract, causing Pressyne to flee with her three daughters to the Isle of Avalon (of Arthurian legend). When they are grown, the three princesses, Melusine, Palatine and Melior, wish to know why they do not see their father and Pressyne tells them of his betrayal. His daughters travel to see him, but Melusine has a vengeful plan and coerces her sisters to help her imprison him under a mountain (just as Merlin is walled in by Nimvah and her sisters). Instead of being delighted Pressyne, then curses her three daughters. Melusine’s accursed punishment is that every Saturday she will turn into a chimeric form – half human half serpent (or fish or dragon) - and that she will only be free of the curse if she finds a mortal man who will love her despite this (or from whom she can hide this).
This she does.
She meets, saves and marries Raymond, a duke of the region and they live happily for some years, she increases (magically) his wealth and power and bears him 10 sons, who allegedly become the future kings of France, England and Jerusalem. However, Raymond’s curiosity gets the better of him and he spies on Melusine on the sacred Saturday (the inference here being that Melusine is in fact observing the Jewish Shabbat). It is not his discovery of her monstrous, serpent like form, rather his public denunciation of her afterwards.
Melusine, ultimately betrayed transforms into a dragon and flies away, only to return at night to breast feed her youngest sons.
It is notable that all ten sons have deformities and their lives are spared only due to her protection, she is portrayed as magical monster and unofficial saint in equal proportions, but she is a formidable, fertile and prosperous mother who does not follow the Papal/Christian practices, but is ‘othered’ and mistrusted by her weaker husband and the men of power around him.

There is much speculation and fabulation around the Melusine archetpye and the ever illusionary, performative ritual of Royal bloodline. A dragon can represent a king or priest in ancient Chinese, Mesopotamian (Pendragons), Mithraic Mysteries and Scythian cultures. But the ‘Dragon mother’ carries (literally/physically) the real bloodline, which may be one of the reasons that the Jewish faith places such emphasis on matrilineal continuity.
There are ideas about Dragons representing comets and astronomical events and being blamed for natural catastrophes but the Melusine tale clearly speaks of the stranger, the one who has a visible difference or way of being as well as being the embodiment of feminine creative, political and magical power – a ‘god’ and a woman, but for being so, cursed, punished, betrayed and exiled and Jewish scholars such as Dr Sharonah Fredricks, suggest there is a connection between the expulsion of the Jews from Spain and Italy in the 1400’s when the stories became even more important and the connections between the demoness Lilith and the Melusine become stronger. In the 16C the written stories of the role of Lilith change – from a sexual vampire - her job is traditionally to test the honour and quality of the Rabbi to see if he is worthy of ushering in the Messiah. She is the wife of the Angel Samael. The oral traditions becomes more prevalent and the teachings, once only for male, kabbalistic, mystics; (Fredricks calls it “16C Rabbinic porn”), are appropriated by the women. And the stories change, she is now the loyal wife and mother, a servant of the lord, the tester of the holy and instead of eating babies (which could alternatively suggest a women’s medicine system of contraception) she become the protector of mothers, birth and children. Like Mami Waters from west Africa. Lilith, like Melusine becomes the protector of babies and mothers, and deems the colour red a sign of her protection.

The Scarlet Woman.

There is a constant movement and battle between oral and written traditions (and images) and the historical and religious texts we are offered today are as fabulously inaccurate as fairy tales, ‘yarns spun’, which hold and offer fleeting stereotypes. The image of the mother, is archetypal; the divine feminine, the mother, the (betrayed) bride, the daughter, the wise woman,  interwoven into the web of life, of our physical, material environment, rather than an imaginary, heavenly or psychological paradise, and which has been deliberately excised from religio-political public life.
The paintings represent Annett’s understanding of this concept and of the Melusine, the great fairy of the waterways and wells of the Poitou Charente, has enabled a visual language to evolve in her work. The painting styles vary, not over time, but through thought and process. They demonstrate Annett’s direct experience and understanding of the feminine, how she is feeling, a story, a dream, a mediation a conversation or particular text. Technically each painting uses a device or medium, which dictates the form. The larger canvases are meticulously prepared, with traditional gesso, built up in layers and then stained. Annett leaves them unstretched so that they can be moved with ease around the levels of her studio and into the grounds where she will work outside on the windy top terraces. The Green Man and The 4 Ladders were painted, outside over the period of 8 months and are altered and partially created by the weather and elements.
The works remain unsupported, like banners or as Max Aubrun so perceptively declared ‘tapestries’.
Annett is clear that change in style is process and idea led and finds that it is the essence of the idea that drives the work, rather than the formal manner. Annett has grappled with returning to figuration and portraiture, with its pitfalls and expectations, but includes patternistic, textile, abstraction, expressionist as well as impressionistic techniques – different languages discussing the same subject. This can be an uncomfortable process and Annett always plays with barriers and layers between painted surface and viewer. Conventionally she uses text and varying paint techniques to break the spell of a neat single idea being presented. “When you are looking at a painting which has text in it – you are immediately, even If unconsciously, drawn into a second layer/dimension of the piece; viewing the micro and the macro – once the viewer makes this leap of perception it is no longer just an image, a static, stand alone, complete object. It becomes a moving, entity, which somehow traps the intention, action (even if accidental) of its maker’s attempt to communicate profound understandings.” Annett (2022). The paintings are bold, and Annett calls them difficult. When asked for her influences, she sites De Stael, Soutine, Cassatt, Moreau, Goya, Rego and Scooby Do. (The animation). Annett’s printmaking allows her to explore the themes in even more depth, it enables a visual thinking which does not fall into the expectations of producing a tailored body of work, combining abstraction and realism in graphic and lurid ways.  “More options, more ideas”
The veil and the curtain – which Annett has used as a device in her performance work - is now another layer within the works. Hiding the literal and representational from those who remain distanced, allowing a totally different level of engagement when lifted and the woman behind addressed.

Please handle the veils very carefully and only enter the painting one person at a time, do not let children touch the sculptures, artworks or curtains without help and supervision.

Additionally,
We would like to hear about people’s understandings of the stories and histories of the Melusine, there is a guest book where visitors are encouraged to leave comments and stories about their experience of The Melusine.

Links:
The Atavist Tarot. Published Foulsham/MacMillan
ISBN-10 ‏ : ‎ 0572028105 ISBN-13 ‏ : ‎ 978-0572028107
Dr. Fredrick. S. Feminist Research Alliance Presentation

Nov 28, 2018
"Sephardic Jewish Legends of Lilith from Spain and the Spanish Americas"
Available online @

https://www.youtube.com/watch?v=_6iv2ZrFWAQ

3b. Sally Annett : AUTRES PENSÉES
L'exposition et le programme d'événements intitulés "De Melusine" proposent une réflexion, à travers la peinture et des œuvres multimédias, sur l'archétype de la Mélusine, qui est à son tour une représentation du divin féminin et de la mère divine trahie. Ce thème est élargi et contextualisé par la relation de cet archétype avec le monde naturel et plus particulièrement depuis 2020, les rivières de la région de Vienne en France.  Le travail d'Annett est soutenu par celui d'Estrella, Candries, Perkins, Loubrieu et Quinn par le biais de la sculpture, du travail paysager spécifique au site, de la musique et de la performance.

Les peintures et les gravures présentées ici retracent 30 ans de réflexion et de création imaginaires nées de ce processus de repérage de motifs suggérant des liens avec l'icône de la femme, dans des contextes réels, littéraires, fantastiques ou folkloriques.
Chacune des peintures dépeint un élément de la légende de Mélusine : fille, mère, reine, épouse, protectrice, monstre, sorcière et grande beauté, toujours liée à la trahison et à la malédiction et à leur impact sur le monde qui nous entoure. Mais les possibilités d'interprétation sont beaucoup plus larges.

L'exposition comprend principalement des images peintes et imprimées, avec l'inclusion de textes. Les images les plus graphiques sont voilées ou recouvertes d'un rideau, comme l'était la Mélusine lors de sa journée hebdomadaire de réclusion. Les visiteurs sont encouragés à jeter un coup d'œil derrière les rideaux, engageant en privé un dialogue visuel avec chacun d'eux.

À propos de la Mélusine

Fondamentalement, Mélusine est un esprit de l'eau, une gardienne de l'eau douce, des puits, de l'Aleph, les grandes eaux mères de la vie. Elle pourrait être Tamar ou Zipporah des religions abrahamiques ou la Shekinah manquante du judaïsme. Sa réclusion le samedi suggère que Mélusine suivait la tradition hébraïque d'observation du Shabbat.  Les recherches d'Annett l'ont amenée à étudier les alphabets les plus anciens de l'histoire (bien plus récents dans le temps que les mythes et légendes qu'ils véhiculent), les langues phénicienne et proto-cananéenne qui sont devenues l'hébreu, le grec, le latin et par la suite les principales langues d'Europe et des Amériques. Les histoires de Mélusine voyagent largement à travers le monde au début de l'histoire moderne, et juste après que la version de Jean D'Arras soit devenue familière au public européen, elle semble traverser les mers jusqu'aux Amériques au 15ème siècle, avec les marins et les pirates anglais, français, espagnols et portugais, ainsi que les communautés juives et musulmanes persécutées qui ont également fui l'Europe et la terreur de l'Inquisition. Ils ont établi des sociétés discrètes dans le bassin amazonien et les divinités et les mythes se sont mêlés aux légendes des populations indigènes, qui étaient également à la merci de l'Inquisition et qui avaient leurs propres dieux surnaturels ou élémentaires, serpentins et féminins. Il n'y a pas de chronologie précise, mais plutôt une réapparition et une connexion continues d'histoires féminines plus anciennes et d'histoires oubliées qui se rejoignent et se séparent au gré des échanges culturels autour de la planète. Ces histoires mettent en évidence le sentiment d'exclusion, de persécution et de trahison et sont chéries par les diasporas et les populations en mutation. C'est une histoire qui résonne dans le cœur de beaucoup, et qui est même adoptée par Disney dans ses remakes constants de La Petite Sirène de Hans Christian Anderson.

La Mélusine française.

La Mélusine elle-même est la représentation française des déesses serpentines indo-européennes, beaucoup plus anciennes, qui deviennent/deviennent Eve, Méduse, les Nagas, Echidna, Morgen, Lorelei, Naïades, Potamides, Camenae romaines, Nymphes, Lilith, Mami Waters, Orxia, Wadjet, Dryades et Nymphes, La mullata de Cordoba, Delphine et Drakaina, Nix et Yara (pour ne citer que quelques-unes des personnifications mondiales). Mélusine est la version mythopoétique de ce concept d'une ancienne divinité féminine trahie et maudite.
Située dans la région Poitou-Charente, dans l'ouest de la France, son héritage s'étend également à la Bretagne, à l'Irlande et aux îles britanniques, ainsi qu'au Luxembourg et à l'Allemagne, où elle est devenue la petite sirène - Ariel (peut-être Euryale, l'une des trois sœurs gorgones). Les exemples ne manquent pas à travers l'histoire, les religions et les politiques.
Son histoire est tragique. Elle apparaît pour la première fois sous sa forme française dans la légende de Jean d'Arras sur sa vie et son histoire Les Romains de Partenay ou de Lusignen : Autrement connu comme le conte de Mélusine (1382-94). Elle est née de la fée Pressyne et de son père Elynus (roi d'Ecosse) à l'époque des croisades et est l'une de trois sœurs. Une trinité de femmes, comme les muses, les gorgones et les destins.

Sa mère (comme dans la plupart des relations fées/humains) se marie avec un homme mortel, mais avec un contrat prénuptial/magique qui exige qu'il ne s'approche pas d'elle lorsqu'elle accouche ou baigne ses bébés. Sous le coup de l'émotion, Elynus fait irruption et rompt le contrat. Pressyne s'enfuit alors avec ses trois filles sur l'île d'Avalon (de la légende arthurienne). Lorsqu'elles sont adultes, les trois princesses, Mélusine, Palatine et Mélior, veulent savoir pourquoi elles ne voient pas leur père et Pressyne leur raconte sa trahison. Ses filles voyagent pour le voir, mais Mélusine a un plan de vengeance et contraint ses sœurs à l'aider à l'emprisonner sous une montagne (tout comme Merlin est emmuré par Nimvah et ses sœurs). Au lieu de se réjouir, Pressyne maudit alors ses trois filles. La punition maudite de Mélusine est que chaque samedi elle se transformera en une forme chimérique - mi-humaine mi-serpent (ou poisson ou dragon) - et qu'elle ne sera libérée de la malédiction que si elle trouve un homme mortel qui l'aimera malgré cela (ou à qui elle pourra le cacher).

C'est ce qu'elle fait.

Elle rencontre, sauve et épouse Raymondin, et ils vivent heureux pendant quelques années, elle augmente (magiquement) sa richesse et son pouvoir et lui donne 10 fils, qui deviendront prétendument les futurs rois de France, d'Angleterre et de Jérusalem. Cependant, la curiosité de Raymond prend le dessus et il espionne Mélusine le samedi sacré (l'inférence étant que Mélusine observe en fait le Shabbat juif). Ce n'est pas sa découverte de sa forme monstrueuse, semblable à un serpent, mais plutôt sa dénonciation publique d'elle par la suite. Mélusine, finalement trahie, se transforme en dragon et s'envole, pour ne revenir que la nuit pour allaiter ses plus jeunes fils. Elle est dépeinte comme un monstre magique et une sainte officieuse dans des proportions égales, mais c'est une mère formidable, fertile et prospère qui ne suit pas les pratiques papales/chrétiennes, mais qui est "différente" et méfiante de son mari plus faible et des hommes de pouvoir qui l'entourent.
Il y a beaucoup de spéculations et de fabulations autour de l'archétype de Mélusine et du rituel toujours illusoire et performatif de la lignée royale. Un dragon peut représenter un roi ou un prêtre dans les anciennes cultures chinoises, mésopotamiennes (Pendragons), les mystères mithriaques et scythiques. Mais c'est la "mère dragon" qui porte (littéralement/physiquement) la véritable lignée, ce qui pourrait être l'une des raisons pour lesquelles la foi juive accorde une telle importance à la continuité matrilinéaire. Il existe des idées selon lesquelles les dragons représenteraient les comètes et les événements astronomiques et seraient accusés de catastrophes naturelles, mais le conte de Mélusine parle clairement de l'étranger, de celui qui a une différence visible ou une manière d'être, tout en étant l'incarnation du pouvoir créatif, politique et magique féminin - un "dieu" et une femme, Des spécialistes du judaïsme, comme le Dr Sharonah Fredricks, suggèrent qu'il existe un lien entre l'expulsion des Juifs d'Espagne et d'Italie dans les années 1400, lorsque les histoires ont pris de l'importance et que les liens entre la démone Lilith et la Mélusine se sont renforcés.

Au XVIe siècle, les récits écrits sur le rôle de Lilith changent - de vampire sexuel, elle est traditionnellement chargée de tester l'honneur et la qualité du rabbin pour voir s'il est digne d'inaugurer le Messie. Elle est l'épouse de l'ange Samaël. Les traditions orales deviennent plus répandues et les enseignements, autrefois réservés aux hommes, aux kabbalistes et aux mystiques (Fredricks parle de "pornographie rabbinique du 16e siècle"), sont appropriés par les femmes. Et les histoires changent, elle est maintenant l'épouse et la mère loyale, une servante du seigneur, la testeuse du saint et au lieu de manger les bébés (ce qui pourrait suggérer un système de médecine féminine de contraception) elle devient la protectrice des mères, de la naissance et des enfants. Comme les eaux Mami d'Afrique de l'Ouest. Lilith, comme Mélusine, devient la protectrice des bébés et des mères, et considère la couleur rouge comme un signe de sa protection.

La femme écarlate.

Il existe un mouvement et une bataille constants entre les traditions (et les images) orales et écrites, et les textes historiques et religieux qui nous sont proposés aujourd'hui sont aussi fabuleusement inexacts que les contes de fées, les "histoires racontées", qui contiennent et proposent des stéréotypes éphémères. L'image de la mère est archétypale : le féminin divin, la mère, la mariée (trahie), la fille, la femme sage, imbriquée dans la toile de la vie, de notre environnement physique et matériel, plutôt que dans un paradis imaginaire, céleste ou psychologique, et qui a été délibérément exclue de la vie publique politico-religieuse. Les peintures représentent la compréhension d'Annett de ce concept et de la Mélusine, la grande fée des cours d'eau et des puits du Poitou Charente, a permis à un langage visuel d'évoluer dans son travail. Les styles de peinture varient, non pas avec le temps, mais par la réflexion et le processus. Ils témoignent de l'expérience directe d'Annett et de sa compréhension du féminin, de ce qu'elle ressent, d'une histoire, d'un rêve, de la médiation d'une conversation ou d'un texte particulier. Techniquement, chaque peinture utilise un dispositif ou un moyen, qui dicte la forme. Les grandes toiles sont méticuleusement préparées, avec du gesso traditionnel, construites en couches et ensuite teintées. Annett les laisse non tendues afin qu'elles puissent être déplacées facilement entre les différents niveaux de son atelier et dans le parc où elle travaille à l'extérieur sur les terrasses venteuses. The Green Man et The 4 Ladders ont été peints en extérieur sur une période de 8 mois et sont altérés et partiellement créés par le temps et les éléments.

Les œuvres ne sont pas soutenues, comme des bannières ou, comme l'a si bien dit Max Aubrun, des "tapisseries".

Annett est claire sur le fait que le changement de style est guidé par le processus et l'idée et trouve que c'est l'essence de l'idée qui conduit le travail, plutôt que la manière formelle. Annett s'est débattue avec le retour à la figuration et au portrait, avec ses pièges et ses attentes, mais elle utilise aussi des techniques de modélisation, de textile, d'abstraction, d'expressionnisme et d'impressionnisme - différents langages pour parler du même sujet. Ce processus peut être inconfortable et Annett joue toujours avec les barrières et les couches entre la surface peinte et le spectateur. Conventionnellement, elle utilise du texte et des techniques de peinture variées pour rompre le charme de la présentation d'une idée unique et nette. "Lorsque vous regardez une peinture qui contient du texte, vous êtes immédiatement, même inconsciemment, attiré dans une deuxième couche/dimension de l'œuvre ; vous voyez le micro et le macro. Une fois que le spectateur fait ce saut de perception, ce n'est plus seulement une image, un objet statique, autonome et complet. Elle devient une entité en mouvement qui, d'une certaine manière, emprisonne l'intention, l'action (même si elle est accidentelle) de la tentative de son créateur de communiquer des compréhensions profondes." Annett (2022). Les peintures sont audacieuses, et Annett les qualifie de difficiles. Quand on lui demande quelles sont ses influences, elle cite De Stael, Soutine, Cassatt, Moreau, Goya, Rego et Scooby Do. (l'animation). La gravure d'Annett lui permet d'explorer les thèmes encore plus en profondeur, elle permet une pensée visuelle qui ne tombe pas dans les attentes de la production d'un corpus d'œuvres sur mesure, combinant abstraction et réalisme de manière graphique et lascive.  "Plus d'options, plus d'idées"

Le voile et le rideau - qu'Annett a utilisés comme dispositif dans son travail de performance - constituent désormais une autre couche au sein des œuvres. Cachant le littéral et le figuratif à ceux qui restent à distance, il permet un niveau d'engagement totalement différent lorsqu'il est soulevé et que la femme qui se cache derrière est abordée. Veuillez manipuler les voiles avec beaucoup de précaution et n'entrez dans le tableau qu'une personne à la fois. Ne laissez pas les enfants toucher les sculptures, les œuvres d'art ou les rideaux sans aide ni surveillance.
En outre, Nous aimerions connaître la façon dont les gens comprennent les histoires et l'histoire de la Mélusine, il y a un livre d'or où les visiteurs sont encouragés à laisser des commentaires et des histoires sur leur expérience de la Mélusine.

Liens :
Le Tarot de l'Ataviste. Publié par Foulsham/MacMillan
ISBN-10 : 0572028105 ISBN-13 : 978-0572028107

 Dr. Fredrick. S. Présentation de l'alliance de recherche féministe. 28 nov. 2018
"Légendes juives sépharades de Lilith d'Espagne et des Amériques espagnoles".
Disponible en ligne @ https://www.youtube.com/watch?v=_6iv2ZrFWAQ